Rayon frais

Sport

par @FrancoisChe

Quelles sont les salles de basket les plus chaudes en Europe ?

Quelles sont les salles de basket les plus chaudes en Europe ?

Ultras chauffés à blanc, craquages de fumi, tifos géants, affrontements avec les forces de l'ordre, jets de projectiles… Bienvenue dans l'enfer des salles « européennes » de basket, où des Balkans jusqu'au proche Orient, on célèbre le ballon orange avec une ferveur démesurée. Plus confinée que dans un stade de foot, l'ambiance y est incandescente. Une vision du supportérisme à des années lumière des atmosphères feutrées des tribunes NBA.

Abdi İpekçi : l'enfer turc

Ville : Istanbul Inauguration : 1986 Capacité : 12 500 places Matchs clés : Derbys Galatasaray - Anadolu Efes et Fenerbahçe

Salle mythique dans l'histoire du basket ottoman que le Strasbourg de Vincent Collet a eu l'occasion de tester récemment en finale de L'Eurocup. Antre du Galatasaray Istanbul, réputée pour son imposant mur jaune et grenat face au parquet mesuré à 123 décibels, et de l'Anadolu Efes (ex-Efes Pilsen). En Turquie, le fanatisme atteint de sommets et les joueurs sont considérés comme des dieux vivants.
C'est dans cet « enfer turc » que Jim Bilba a failli perdre une main, à l'occasion d'un match décisif pour l'accession au Final Four de l'Euroleague en 1997. Suite au hold up de l'ASVEL, les joueurs foncent en direction des vestiaires pour éviter les projectiles. Dans la cohue, une porte vitrée se brise sous son poids. Un bien triste souvenir pour le basket français.

OAKA : un chaudron en ébullition

Ville : Athènes Inauguration : 1995 Capacité : 19 000 places Match clé : Panathinaïkos - Olympiakos

Il faut avoir vu une fois dans sa vie le horto magiko des membres de la gate 13 (dont les vidéos cumulent des millions de vues sur YouTube) pour appréhender la définition du mot ultra au sens grec du terme. Parqués derrière des filets de sécurité donnant l'impression d'une cage, les supporters du Panathinaïkos — 6 titres d'Euroligue et 34 championnats de Grèce — installent l'ambiance la plus hostile au monde dans une enceinte sportive. Au menu : fumigènes en milieu fermé, jet de pièces de monnaie, sifflets constants, banc adverse protégé…
Quoiqu'il arrive, la gate 13, qui contrairement aux idées reçues est faiblement politisée, intimide « l'ennemi » et encourage son équipe à la vie, à la mort. Le seul être humain capable de climatiser cette salle en finale du championnat grec s'appelle Vassilis Spanoulis. Le 29 mai dernier, l'assassin de l'Olympiakos, rival éternel, a crucifié le Pana d'un step back monstrueux sur la tronche de la légende Diamantidis. Le numéro 13 aurait sans doute rêvé d'un autre scénario pour célébrer son dernier match en vert. Mais « le diamant » a eu droit à une cérémonie d'adieu digne d'un dieu grec, en guise de lot de consolation.

Pionir : le 6e homme

Ville : Belgrade Inauguration : 1973 Capacité : 8 000 places Match clé : Derby Etoile Rouge - Partizan

Pèlerinage obligatoire pour tout fan de basket européen. Cette salle qui devrait être classée monument historique est le théâtre des plus grandes batailles du championnat serbe. Ici, les cornes de brume et autres clap clap pour gonfler l'ambiance artificiellement ne sont pas tolérés. Encore moins les Djs à la sélection approximative. Seuls les capos sont autorisés à lancer les chants au porte-voix, dans une gestuelle proche d'un meeting nationaliste.
Tous les jeunes joueurs formés au Partizan, notamment sous les ordres du sorcier Dusko Vujosevic aka Dule (un demi-dieu à Belgrade) sont marqués à vie par l'atmosphère suffocante du Pionir. Et ce n'est pas Léo Westermann ou Joffrey Lauvergne qui nous contrediront.

Palais des sports de la Paix et de l'Amitié : le virage du chaos

Ville : Le Pirée Inauguration : 1985 Capacité : 16 000 places Match clé : Olympiakos - Panathinaïkos

Autre enceinte gigantesque et mythique du basket héllene — l'équipe nationale y a remporté l'Euro 1987 — qui porte assez mal son nom. Ne vous fiez pas à ses tribunes éloignées du parquet. Les supporters de l'Olympiakos de la gate 7 sont des fous furieux qui élèvent la voix contre vents et marées. A leur tableau de chasse : de nombreux matchs arrêtés pour cause de débordements, notamment face à l'inévitable Pana. Malgré de lourdes sanctions et des matchs à huis clos, les rouge et blanc ne manquent pas une occasion de faire du bruit. Beaucoup de bruit.
Pour l'anecdote, c'est dans ce palais des sports, dont l'architecture ressemble étrangement à un mini-Beaublanc, que Limoges gagna le titre suprême en 1993 après une victoire homérique contre le Trévise de Toni Kukoc.

D'autres salles bouillantes

Alexandreio (Aris Salonique) : un gymnase de 5000 places où les fans hystériques font largement plus de bruit qu'au Parc des Princes après le plan Leproux. Vous ne me croyez pas ? Regardez cette vidéo.

Nokia Arena (Maccabi Tel-Aviv) : le chaudron du « club nation » qui a fait une OPA sur le championnat israélien (50 titres !) et compte parmi les plus grandes équipes européennes de l'histoire avec son palmarès XXL (6 Euroligues, 9 finales perdues) est l'une des salles où il est le plus difficile de gagner.

La suite du Top 10 : PAOK Sport Arena, gate 4, salle du PAOK Salonique, (vidéo). Sinan Erdem Dome, Besiktas Istanbul. Ülker Sports Arena, Fenerbahce Istanbul (vidéo). Pala Malaguti, Virtus Bologne.


Texte par François Chevalier