par @FrancoisChe
QI basket : ces NBA Finals où Boris Diaw a broyé le Miami Heat

Les vrais savent bien que « Babac » est le MVP officieux des Finals 2014… Par séquence, l'ex-numéro 33 des Spurs savait être un joueur de classe internationale. Kawhi, rend le trophée !
Les dieux du basket ne sont pas cool. Ces derniers jours, plusieurs légendes de la balle orange, « des ambassadeurs du basket vrai diraient certains », ont annoncé leur retraite : Juan Carlos Navarro, Manu Ginobili et le « président » Boris Diaw. Bien-sûr, « Babac », qui ne fait rien comme les autres, avait prévu une mise en scène dont lui seul a le secret pour annoncer la nouvelle. Depuis son bateau, en short-lunettes-débardeur, avec ses potes Ronny Turiaf et TP9. De nombreux indices laissaient à penser que l'homme aux 247 sélections en équipe de France (comme sa maman, la grande classe) allait raccrocher — sa non participation au tournoi international de Paris en était un, lui qui n'avait plus raté un rendez-vous estival depuis 2008.
En repensant au talent immense de Boris Diaw — des mains en or, un QI basket exceptionnel, un leadership naturel… — imaginez deux secondes s'il avait eu la volonté de jouer pour les stats (et de surveiller son poids), le tueur qu'il aurait pu être… Mais après tout, ce n'est pas bien grave car il était avant tout un joueur d'équipe. Et les coachs qui ont su l'utiliser dans ce registre dévoué au collectif (Mike d'Antoni, Vincent Collet, Gregg Popovich…) l'avait parfaitement compris, n'est-ce pas Paul Silas ? Malgré un altruisme quasi maladif qui lui ordonnait de penser d'abord à ses coéquipiers, le MIP 2006 a quand même signé des performances individuelles de légende. On se souvient notamment de ses triple double avec les Suns de Steve Nash.
Le chef d'œuvre absolu
Mais comment oublier les playoffs 2014 ? Après avoir conquis le titre de champion d'Europe en Bleu l'été précédent, le numéro 33 des Spurs, lassé qu'on lui demande d'être agressif, avait pris ses responsabilités, d'abord en détruisant le Thunder de Kevin Durant en finale de conférence, puis en démontrant toute son intelligence de jeu face à la puissance du Heat de Lebron James, double champion en titre. Ces Finals, c'est le chef d'œuvre absolu de Boris Diaw. Dépositaire du « beautiful game » des Spurs avec Manu Ginobili, le capitaine des Bleus était tout simplement au sommet de son art. Passeur fabuleux, facilitateur d'attaque, précieux en défense sur les big men adverses, auteur du geste décisif… Diaw fut le cauchemar de Dwyane Wade durante toute la série. Un montage vidéo (visible ci-dessous) illustre parfaitement la façon dont Miami s'est retrouvé sans solutions face au jeu fantastique déployé par San Antonio. Un modèle du genre qui fit dire à Chris Bosh puis au king, tel un aveu d'impuissance, qu'ils n'avaient simplement jamais affronté une équipe aussi forte. Respect. Boris Diaw était au cœur de ce dispositif qui a permis à la franchise texane de prendre sa revanche avec la manière après avoir perdu d'un cheveu en 2013, à cause d'un shoot fabuleux de Ray Allen. A l'instar d'un Robert Horry, l'œuvre de Boris Diaw ne peut s'analyser en regardant uniquement les stats. Il a su être un grand joueur, sans noircir la feuille à chaque match, et c'est tout à son honneur. Merci pour tout « Babac » et profite bien de ta retraite, tu le mérites.
Texte de François Chevalier