#6 Mr Lips: Die Hard
par Asma
Durant les jours qui passent, il y'a plusieurs types de journées, mais celle du départ vaut vraiment le coup.
Pars du principe que tu as joué la veille au soir - on reviendra sur la journée concert plus tard - donc forcément tu as fait la fête, juste ce qu’il faut. Tu rentres vers 1h du mat', il te faut environ 1h pour finir de checker ta valise, prendre ta douche, et bien 30 min pour t’endormir parce que tu es encore plein d’adrénaline.
Il est presque 3h et tu dois te lever vers 4h30 du mat’. Mais quelle idée de mettre des vols à 6h15?! Tu te réveilles en vrac et le mot est faible parce que la veille t’as quand même cru que tu pouvais vivre sans sommeil comme dans Die Hard. Tu sautes dans la douche, tu t’habilles comme un robot, tu rassembles tout ce qui traine en dehors de ta valise. Tu vérifies 2 fois sous le lit, dans le lit, tu check tous les placards même si tu n’as jamais rien mis dedans. C’est stressant et encore plus stressant à cette heure là alors que ton cerveau t’insulte à chaque fois que tu lui demandes d’avoir un raisonnement cohérent. Le but du jeu c'est de ne rien oublier, être à l’heure pour choper ton avion, éviter de te mettre la haine tout seul et éventuellement choper un café salvateur.
Te voilà à l’aéroport, un peu cotonneux, mais déjà plus alerte. Manque de pot, t’es jamais le seul à prendre l’avion, donc tu puises dans tes réserves de courtoisie et de relativisme pour traverser ce moment qui consiste à attendre en te faisant snaker par des chinois. Ils ont une technique redoutable dis-toi! Le premier se colle à toi, près, très près, très, très, très près, beaucoup trop près! A tel point que sa valise t’a suffisamment roulé sur les pieds pour que, contraint et forcé, tu le laisses passer plutôt que de lui péter la gueule. Bien sûr, tous les autres font pareil… J'ai découvert ce que c’est que d’avoir la sagesse de John McClane.
L’expérience du banc de sardines passée, tu poursuis vers la pesée de tes effets personnels qu’on appelle ici bagage à main: Micflow 6kg, Tiko 7.8kg, Fayabraz 9kg, Mr Lips 7.6kg, Klee…15kg. Ça coince forcément, mais vu que Klee a un don pour les négociations façon Piège de Cristal, l’hôtesse cède et nous laisse passer.
Billets d'avion en main, tu te diriges vers la salle d'embarquement. Passage obligé par la douane et leur portique de sécurité magique, t’es sûr d’être clean mais ils vont quand même trouver un truc et voir si y a pas moyen que tu craches un billet. Bon, après une routine de Beatbox et une grosse rigolade, tu finis poto avec le douanier: "I like what you do! Have a safe trip, blablabla". Ouais, bonne ambiance pour les douaniers, y’a moyen d’écrire un chapitre rien que sur eux.
Te voilà prêt à prendre l’avion, tu te poses à ta place, tu t’endors tant bien que mal, parce qu’un siège d’avion c’est pas un lit, loin de là et puis de toutes manières, ici dans les avions, on ne te laisse pas vraiment dormir: "Sir… Sir… Sir! SIR!! SIR!!!
- Hein... What?
- WHAT DO YOU WANT TO DRINK?!!"
Putain quoi ma sœur! Mais rien bordel, laisse moi tranquille toi là…! ZZZzzz...
Atterrissage à Dakar avec la douane d’entrée la plus longue que j’ai jamais vue!! Y'a 200 personnes qui attendent, 6 bureaux de douane avec 2 places, soit 12 douaniers… Les mecs viennent à 2, et n’espère pas qu’ils comprennent que t’es pressé, au mieux ça les énerve et tu retournes à la fin de file! Haha, ben oui mon pote, ici tu fermes ta grande gueule si tu veux pas passer une journée en enfer…
Bref, tu as enfin passé la douane, tu sors récupérer tes bagages, avec toujours ce petit stress qu’ils soient partis à Bangkok ou qu’ils arrivent en 3 morceaux, mais c’est ok tout va bien, tout est là, tu peux te diriger vers la sortie tranquille avec le sourire, détendu, tout ça... et LÀ! Y’a une horde de mecs qui se jettent sur toi pour te vendre leurs services de bagagistes ou des clopes, des téléphones, des cartes de téléphones, des accessoires pour téléphones, un taxi ou rien du tout mais ils te grattent quand même! Avec un peu d’entrainement, tu apprendras vite à te montrer encore plus relou qu‘eux pour qu'ils te lâchent vite la grappe.
Voilà enfin le man qui doit te récupérer (a.k.a. ton sauveur), tu grimpes dans un mini bus direction l’hôtel via ce que tes yeux n’ont jamais vu et n’oublieront jamais.
Enfin à l’hôtel, tu t’écroules sur ton lit et à ce moment là tu n’as qu’une idée en tête : "Y’a moyen d’avoir à fumer??!!"
MR LIPS (Propos recueillis et mis en forme par Asma)
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