Revues

P.O.S : Punk Rap

Dans la série "j'ai écouté du rock avant de faire du hip-hop et maintenant je mélange les deux parce que je trouve ça plutôt cool", voici Stefon Alexander aka P.O.S.. En 2003, le rockeur devenu rappeur sortait Ipecac Neat, un premier LP salué par la critique.
Il revient aujourd'hui avec Never Better (Rhymesayers), un second disque original et très rock aux antipodes de ce qui se fait actuellement sur la scène américaine.

Street Tease : Comment ça va ?
P.O.S. : Super bien merci, je suis en tournée, là en Arizona, tout se passe bien.
Peux tu te présenter en quelques mots ?
Je suis un rappeur de Minnepolis dans le Minnesota. Je fais du hip-hop agressif mais plein d’espoir. Parfois les gens pensent que c’est trop lourd, mais en fait non, ils se trompent.
Comment as-tu commencé à faire de la musique ?
J’ai volé la basse d’un de mes cousins quand j’étais au 4th grade. Depuis ce jour j’ai toujours voulu en faire mon métier.
T’écoutais quoi petit ?
Du punk, du rock, du hardcore, du grunge, du rap… Un peu de tout !
Tu préfères le punk ou le hip-hop aujourd’hui ?
Sans vouloir offenser personne, je n'y trouve pas mon compte. Alors j’écoute le disque de Paul McCartney baptisé Ram.

"Je fais du hip-hop agressif mais plein d'espoir."

Never Better est ton 3ème album. Pourquoi ce nom ?
Parce que cela colle vraiment bien aux morceaux. Toutes les chansons sont pleines d’espoir à leur racine. Mais elles semblent plus lourdes lors de la seconde écoute. J’ai l’impression que peu importe la façon dont l’auditeur voit le titre de l’album, il est dans le vrai dans tous les cas.
Selon le communiqué, tu as écrit ce disque dans une voiture.
En fait cela veut dire que je l’ai écrit pendant que je faisais une tournée, lors de voyages.
Est ce que cela a modifié ta façon d’écrire ?
Je ne sais pas vraiment pour l’instant. Je vais devoir attendre de faire un autre disque pour savoir cela.
Combien de temps a duré l’enregistrement ?
Quatre ans pour les beats et un an pour les vocals. Je fais toujours des beats, tout le temps, je vis avec les beats.
Qu’est ce qui t’influence le plus dans tes lyrics ?
La vie de tous les jours, regarder les gens, écouter les gens parler, voir comment ils se comportent entre eux. C’est mon influence majeure, et j’essaie d’écrire quotidiennement, même si ce n’est pas bons tous les jours.
Comment as-tu choisi les featurings (Jessy Greene, Jason Shevchuk, Judah Nagler…) ?
En fait j’ai choisi les invités car ce sont des personnes que j’apprécie et que j’aime écouter. Jason fait parti de l’un de mes groupes préférés, Kid Dynamite. Judah fait parti des Velvet Teen, j’adore ce qu’ils font, ce sont d’impressionnants vocalistes. Jessy Greene, je rêvais de travailler avec elle, cela s’était déjà produit dans l’album précédent, du coup on a remis ça et j’en suis très heureux, elle est géniale.
Tu as réalisé la majorité des productions du disque.
Oui j’en ai fait la plupart, il n’y a pas de façon de procéder particulière, je laisse simplement les beats sortir de moi...

"Tout est une question d'énergie et d'état d'esprit"

Lazerbeak, Paper Tiger et MK Larada sont également crédités sur la liste des producteurs.
Je travaille avec eux depuis plusieurs années maintenant.
Comment ça s’est passé, tu leur as demandé quelque chose de particulier ?
Je ne leur ai rien demandé, je leur ai fait écouter ce que j’avais, et ils m’ont livré des productions dans la même lignée. D’ailleurs il faut savoir que travailler avec Doomtree c’est comme ne pas travailler du tout !
Dans l’ensemble, les prods sonnent punk rock.
Tout est une question d’énergie et d’esprit, plus que de riffs de rock. Je voulais vraiment être rempli de cette énergie.
Comment crois tu que le public hip-hop va réagir à ce genre de beats ?
Soit ils lèveront les bras en l’air et sauteront à en devenir fous, soit ils détesteront.
Penses tu plaire au public rock ?
Oui je crois, en tout cas je l’espère.
Comment décrirais tu ta musique finalement ?
C’est du hip-hop, du hip-hop vraiment agressif, avec un peu d’espoir, un peu de beauté et un peu de rage...

"C’est important de faire des choses par soi même, parfois..."

Le packaging de l’album est assez luxueux.
C’est Eric Carlson qui l’a réalisé. C’est un de mes artistes favoris. L’idée c’était de faire un objet interactif pour l’auditeur, qui peut ainsi faire sa propre pochette. C’est important de faire des choses par soi même, parfois.
C’est quoi les prochains projets du label Doomtree Records?
Un nouveau Sims, un nouveau Dessa et un nouveau disque avec tout mon crew.
Et tes projets à toi ?
On a commencé à travailler sur le prochain disque de Doomtree. Sinon mes musiciens construisent de nouvelles bombes qui devraient bientôt paraître.
Un dernier mot ?
Je suis sur twitter, allez checker ça !

Auteur : Alino
Photos : Droits Réservés

myspace.com/pos