
Jack Beats : Raise The Pressure
Un seul track aura suffit, ou plutôt un remix. Si vous êtes un clubber averti, difficile de passer à côté de la tornade Jack Beats, auteur sans aucun doute du remix le plus fou de ce début d'année, le Drop The Pressure de Project Bassline revisité par les soins de ce duo londonien qui circule à toute vitesse sur les platines des meilleurs DJ et dans les baladeurs mp3 de nombre de kids enragés. Dès la première mesure de cet énorme banger, le dancefloor s'embrase.
Il serait trop facile de réduire le binôme formé par Niall et Beni, à ce seul hit. Actuellement, la fidget venue d'Angleterre fait office de référence : Hervé aka The Count (and) Sinden, Fake Blood constituent une famille à laquelle Jack Beats revendique l'appartenance. Ils constituent un squad qui terrorise les clubs à base de turbine jamais gratuite et d'influences variées - du dubstep à la bassline - qui donnent une coloration toute particulière à leurs productions.
Si Jack Beats s'est fait connaitre grâce à ses remixes, le duo british espère bien confirmer tout le bien que l'on pense d'eux avec leur premier EP. Présentation.
Street Tease : Pourriez-vous vous présenter brièvement pour ceux qui ne connaissent pas votre musique ?
Niall : Nous sommes Niall et Beni des Jack Beats, de Londres. Le reste, ça ne vous regarde pas ! (rires)
Quel a été votre parcours, avant d'investir le club avec votre fidget ?
Niall : On a tous les deux débuté dans des battle DJ’s, avant de gagner quelques compétitions en individuel. Ensuite, nous avons chacun intégré notre crew respectif (Scratch Perverts est le collectif de Niall et Mixologists, celui de Beni ndlr) en produisant des sons plutôt hip-hop, drum & bass et dance music. On a évolué dans plein de registres différents avant de se trouver. C’est probablement la raison pour laquelle notre son est mixte et se propage un peu partout (sic).
Vous vous inscrivez dans la lignée d'artistes tels que Sinden, Crookers ou même Fake Blood avec un style quand même bien propre. Quelles sont vos influences pour élaborer votre son ?
Beni : Le hip-hop est une grande influence, c’est sûr. C’est un style qui est toujours très présent chez nous et qui continue d’évoluer au cours des années, nous aimons cette évolution et on s’en sert pour nos titres. On aime tous les deux la house également, le dubstep, la bassline mais ça parait sûrement plus évident. Plus généralement, on aime juste la musique et on peut prendre nos influences un peu n’importe-où, histoire d’avoir un univers assez varié.
"La vraie popularité au sens ou nous l'attendons, c'est quand ta musique est jouée en club"
Pensez-vous que sans le support du web, on parlerait autant de Jack Beats ?
Niall : Internet est actuellement [nous pensons] le meilleur moyen de communication pour la musique. Ça ne signifie pas forcément que les autres médias sont moins performants, mais le support Internet permet aux artistes d'avoir plus de visibilité, plus rapidement que n'importe quel autre média, en touchant une cible privilégiée.
Certains pensent qu'ils sont populaires car ils ont plein de play sur leur myspace mais c'est très virtuel, sachant qu'en plus tu as des logiciels pour trafiquer ton nombre de play. La vraie popularité au sens ou nous l'attendons, c'est quand ta musique est jouée en club, c'est du concret. Pour le reste, Internet a joué un rôle crucial pour la musique ces dernières années et c’est un véritable tremplin pour des artistes comme nous.
Je regarde votre agenda et je vois que les dates sont nombreuses et pourtant, pas une seule date en France. Vous n’aimez pas le fromage ?
Beni : On aime le fromage et le vin, on aime la France ! (rires) On a joué à Paris (pour la Booty Call #9 ndlr) mais il devrait y avoir d’autres soirées très bientôt. Alors soyez patients, on arrive !
Vous remixez des artistes rock comme Does It Offend You, Yeah !, des artistes hip-hop comme Trip ou Lady Sovereign, des artistes électro comme AC Slater ou Boy 8-Bit. C’est quoi votre truc ?
Niall : On prend juste les musiques d’autres artistes pour les mettre à notre sauce. On bosse sur nos éléments favoris de la composition originale, et on refait toute la musique à notre sauce du début jusqu’à la fin. Et c’est pour ça que l’on peut prendre n’importe quel style de musique, pour pouvoir rajouter nos sons par-dessus. On prend juste ce qu’on aime et notre supposée créativité fait le reste. (rires)
"On prend juste ce qu’on aime et notre supposée créativité fait le reste."
L'ambiance de vos soirées doit être relativement "violente" ?
Beni : Ouais assez. Mais il y a plein de choses que tu ne vois pas, en jouant, tu es tellement concentré sur ce que tu fais que par moment, je fais littéralement abstraction de ce qui se passe devant moi.
Parlez nous de vos projets, car on entend parler que de vos remixes...
Niall : Notre actualité brulante, c'est la sortie du premier EP de Jack Beats sur le label Cheap Thrills (le même label qu'Hervé ndlr). Il y a en plus des nouveaux remixes qui devraient arriver d’ici peu pour Kidda, Kissy Sell Out, Hervé, et Lady Sovereign. Nous travaillons également sur le volume 2 de Machines Don’t Care, une compilation de collaborations produite par Hervé.
Qui est selon vous le meilleur producteur français actuel ?
Beni : Surkin ! Mais je pense que nous ne sommes pas les seuls à le penser.
Auteur : Maxime Lecerf
Photos : Mamzelle et Maviou