
Pony Pony Run Run : Pop Hippique
Trois potes inséparables, un nom improbable et de la power/pop surboostée aux accents 80’s, telle est la recette déjantée de Pony Pony Run Run. Gaëtan, Amaël et Antonin se sont rencontrés sur les bancs des Beaux-arts de Nantes.
Après plusieurs années de vagabondage sur les dancefloors, le trio sort enfin son premier album. Vitaminé et coloré, You Need Pony Pony Run Run est un habile mélange entre rock synthétique, pop bubble/gum et électro punchy.
Rendez-vous dans les bacs le 15 juin.
Street Tease : Vous avez commencé à jouer ensemble en 2005. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de sortir un album ?
Pony Pony Run Run : Parce qu’on pensait que le single, ça existait encore et que les cds 2 titres pouvaient toujours se vendre. Mais malheureusement, on s’est rendu compte que les gens s’en fichaient pas mal. En fait, plus sérieusement, on a sorti plusieurs disques de trois ou quatre titres, le temps qu’on arrive à avoir un label qui nous permette de faire notre album. On a essayé de prendre le temps pour vraiment obtenir ce qu’on voulait.
Comment s’est passé l’enregistrement de cet album ? Où l’avez-vous réalisé ?
Au studio Ferber à Paris avec Frédéric Lo. C’est un producteur qui a notamment travaillé avec Daniel Darc, Stéphane Eicher et Alex Beaupain. Il s’occupe pas forcément de la musique que nous on écoute habituellement. On s’est rencontré grâce à Stéphane Espinosa qui est le patron de notre label, 3ème Bureau. On a tout de suite accroché car il a une vision assez globale de la musique, sans se dire : « ça, c’est bien car c’est tel style ». C’est cela la pop musique, ne pas chercher à se prendre la tête pour savoir si c’est de l’électro ou plutôt du rock. On est donc resté en studio durant trois mois. Des mois d’enfer et de plaisir sachant que c’était en plein hiver. Il faisait -10 degrés dehors, il y avait de la neige, c’était assez épique.
"Notre hôtel a été cambriolé. Pour les deux dernières semaines, on avait plus de vêtements, plus de futes, plus de calbutes ! On tournait sur deux paires de chaussettes à plusieurs !"
Comment appréhendez-vous la sortie de votre disque. Il y a quand même pas mal de buzz autour de votre groupe ?
On se sent vachement bien ! On prend trois ou quatre lexomils par jour et un peu de whisky ! (Rires) On va voir, on ne sait pas du tout comment l’album va être pris. Nous, on est très content en tout cas, on a réalisé un album dans sa globalité, vraiment du début à la fin. On s’est vraiment pris la tête pour faire un album cohérent. On a dû aussi contourner pas mal d’obstacles durant l’enregistrement. Il y a plein de choses qu’on ne maîtrise pas à 100%. Mais on en est assez fier, même si on appréhende toujours la manière dont il va être reçu. On sait ce que l’on a fait, maintenant, c’est aux gens d’aimer ou pas.
De quels obstacles parlez-vous ?
Quand tu as seulement trois mois pour enregistrer et qu’au départ tu as 16 titres, puis ensuite 14 à enregistrer et au final il ne doit en rester que 11 pour mettre sur le disque, c’est dur. Il y a des rebondissements et des modifications de dernière minute. On a vraiment travaillé en flux tendu. Mais, ce ne sont pas vraiment des obstacles, c’est plutôt des problèmes techniques ou artistiques, des choses sur lesquelles on butte qu’on pensait maîtriser, des chansons qu’on a du modifier de A à Z car elles n’avaient pas la bonne forme. C’est assez douloureux. Il faut chercher loin dans ses ressources. Au final, tu ne sais plus vraiment ce que tu fais, car tu déconnectes complètement. Il s’est aussi passé plein de choses, notre hôtel a été cambriolé. Pour les deux dernières semaines, on avait plus de vêtement, plus de futes, plus de calbutes ! On tournait sur deux paires de chaussettes à plusieurs !
Vous avez eu peur d’avoir la poisse ?
Non, pas vraiment, mais c’est une expérience très forte. Déjà, c’était notre premier album. Cela te prend tout ton temps, tout ton mental et tout ton physique. La démarche de poser sur bandes un travail qui mature déjà depuis deux ou trois ans, c’est assez douloureux.
"La démarche de poser sur bandes un travail qui mature déjà depuis deux ou trois ans, c’est assez douloureux."
Comme un accouchement ?
(Rires) Oui, cela pourrait être comparable, mais on est mal placé pour le dire. Jamais on n’accouchera !
Vous dites que vous ne faites pas vraiment du rock et pas vraiment de l’électro, mais on vous compare quand même beaucoup à la scène new-rave anglaise et à des artistes comme les Klaxons. Vous pensez faire partie du même mouvement ?
Non, mais on peut toujours faire des filiations. Notre manière d’écouter de la musique est assez plurielle. On écoute vraiment de tout. Il y a bien sur des choses qui ressemblent à notre musique. Mais on ne revendique aucune appartenance à un quelconque mouvement. La musique évolue tout le temps. Peut-être que demain, on sera comparé à un groupe de zouk. Chez les Klaxons, il y a de vraies chansons, si c’est à ce niveau-là, il peut y avoir une comparaison. Mais si c’est juste le terme new-rave, personne n’a envie d’être affilié à cela.
Vous allez partir au Japon au mois de juin. Quel est votre programme ?
On va jouer dans un club qui s’appelle le Baron de Paris. On va aller aussi jouer à l’Institut franco-japonais. C’est dans la suite logique de notre période de promo.
"Peut-être que demain, on sera comparé à un groupe de zouk."
Avec vos titres en anglais, vous visez le marché international ?
On ne vise pas un marché, ce n’est pas trop notre démarche. Mais c’est vrai que notre musique peut être écoutée dans de nombreux pays. Quand on a commencé au début, c’était plus des Américains qui étaient intéressés par ce qu’on faisait. C’était plus de la musique pour teenagers à l’époque. Au fur et à mesure, on a donc plus tourné à l’étranger qu’en France. On a fait 70 dates dans le monde, on a été dans 13 pays en Europe. Mais on ne sait pas vraiment si cela va prendre à l’international.
Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour la sortie de cet album ?
De l’argent! (Rires) Non, non ce n’est pas bien. Ne nous souhaitez pas des trucs comme « que du bonheur ».
De retrouver vos vêtements volés ?
Oui, par un exemple. Un pull en cachemire, une chemise et un carnet à dessin ! On veut récupérer tout ce qu’on s’est fait voler en trois ans !
Auteur : Stéphanie Trouillard
Photos : Droits Réservés