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Electroluxe Family : « On a composé “Rock That Shit” en trois jours »

Remarqués en 2005 grâce à leur excellent maxi Acid Attraction, un hit confidentiel mais apprécié par de nombreuses pointures du Djing, Thomas Andersson et Vicarious Bliss en tête, Electroluxe compte bien exporter ses beats et ses tracks tubesques en dehors des frontières toulousaines. Un processus amorcé dès l’année dernière avec la création de leur propre label, Quatre Records.
Rock That Shit, le second maxi du quatuor électro est dans les bacs depuis le mois de juin.
Street Tease a rencontré Jim Starck, en pleine préparation de son premier maxi, Gun Man.

Street Tease : Comment l'Electroluxe Family est-elle née ?
Jim Starck : Tout simplement, nous sommes quatre. J’étais au collège avec JB (Dick Laurent is Dead ndlr), on avait monté un groupe de punk, lui à la guitare et moi à la batterie. Olivier (Digital Gadget ndlr) était un copain de JB, un bon skateur qui représentait la marque de Jérôme (Paul Devalsonje ndlr).

Quand avez vous amorcé ce virage électronique ?
On a fondé Electroluxe en 1999, on faisait des live abstract hip-hop avec sampler, boîte à rythmes et claviers analogique. On commençait à mixer également car c’est tellement plus simple de débarquer juste avec tes disques, surtout à quatre. A un moment, on a même monté un live drum & bass. On a jamais bloqué sur un style. Pour ma part, j’ai toujours écouté du rock, du trip hop...

L’élément déterminant dans la création du label ?
Le label est né il y a un an. On avait plein de morceaux et de prods qu’on voulait sortir, de bons retours et la volonté de recruter d’autres artistes, pour la suite. C’était la meilleure façon de faire ce que nous voulions, tout en restant indépendant. En parallèle, on a toujours produit nos propres soirées et on assurait la com qui va avec (les fly, les pochettes, les vêtements). C’est Paul qui s’occupe du design des tee shirts et de l’habillage graphique des pochettes, des logos...

Quels sont les objectifs, en terme de développement ?
Pour le moment, on a pas les moyens structurels de sortir un maxi tous les mois. On veut fonctionner étape par étape, d’abord on lance Electroluxe Family, qui est le projet phare du label.

Je crois savoir qu’une rencontre a été essentielle...
L’autre élément clé, c’est la rencontre avec Thomas Andersson lors de la tournée B Pitch Camping Tour en 2005, nous étions bookés le soir de l’étape toulousaine. Il y a eu un super échange, un feeling artistique et humain. C’est un mec très ouvert, une sorte de baba cool de 41 ans. On avait dans l’idée de sortir un maxi (Acid Attraction ndlr), nous lui avons proposé de faire un remix et il nous a dit : « cool !, pas de problème ». Un mois plus tard, nous étions à Stockholm (Thomas Andersson est suédois) dans le cadre de notre projet « Fucking City*1 », nous avions deux dates et ça tombait bien le remix était prêt.

Votre second maxi est résolument plus dancefloor, le gimmick mélodique de Rock That Shit est terriblement efficace, une volonté délibérée ?
La composition de ce track s’est faite de manière très spontanée. On a fabriqué le morceau en trois jours, on s’est retiré dans un chalet, avec le strict minimum au niveau du matériel. De retour sur Toulouse, on voulait y poser nos voix puis on s’est ravisé. On revendique un côté dancefloor dans nos prods. Même si à l’avenir on aimerait bien sortir, via le label, des prods électro pop et hip hop, avec plus de chant.

La face B du maxi est assurée par Vicarious Bliss (Ed Banger Records), un autre invité de prestige...
Il adore Acid Attraction depuis le début et nous l’avons invité plusieurs fois à Toulouse pour jouer avec nous. Il était ravi à l’idée de nous remixer, ça s’est fait très simplement.

Vous avez beaucoup joué sur Toulouse et la liste des artistes avec qui vous avez partagé l’affiche*2 est plutôt impressionnante, est ce que vous avez la volonté de vous "exporter" ?
On a eu le loisir de jouer avec pas mal de monde. Maintenant ça fait huit ans que la structure existe et que nous faisons des soirées là bas. On appréciera toujours d’y jouer mais l’idée, est clairement de bouger. Nous avons joué plusieurs fois à Stockholm et dans quelques grandes villes françaises comme Bordeaux et Montpellier.

Quel est ton sentiment sur des labels comme Institubes et Ed Banger, deux labels électro français aux productions très orientées dancefloor, comme celles de Quatre Records ?
Je trouve ça super frais, c’est de la qualité. On s’inscrit dans la même démarche. Mais je pense qu’on a une entité musicale qui est différente. On ne cherche pas à faire comme eux. On se nourrit de pleins de choses, c’est certain mais sûrement pas pour leur ressembler.

Entretien publié le 4 novembre 2007.

Auteur : @FrancoisChe
Photos : Franck Alix

quatrerecords.com

*1 Fucking City est un concept original crée par Electroluxe qui consiste à inviter des DJ’s étrangers à venir mixer en France, en échange de quoi des artistes du label Quatre font le chemin inverse. Par analogie, c’est le programme Erasmus mais pour DJ.
*2 Uffie, Feadz, Para One, Vicarious Bliss, Vitalic, Thomas Andersson, Black Strobe, Ellen Allien, The Hacker, Daid Carreta, Alter Ego.