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Broke One : Forza Italia

Ce n'est un secret pour personne, la scène électronique italienne fait des ravages dans les clubs. Les kids ne jurent que par les Crookers, les Bétraves Sanglantes et maintenant Congorock. Broke One fait mentir l'adage selon lequel les azurri ne sont bons qu'à composer des bangers strictement réservés au dancefloor et des remixes jetables.
L'univers très pop de Broke One, sa musique raffinée fait sûrement pas partir en trip comme le hit des Bloody Beetroots Cornelius, mais transporte vers des horizons plus sereins. Et si la musique électronique s'invitait non seulement sur le dancefloor, mais aussi dans ton salon, ça donnerait quoi?
Son remix du Life In Technicolor de Coldplay a été posté sur de nombreux blogs et lui a permis d'assoir sa marque de fabrique, sur une dynamique house sans la voix quelque peu encombrante de Chris Martin. Ce jeune loup offre une alternative pop intrigante à toute une génération de kids n'ayant d'yeux que pour la fidget.
Sa dernière production, le remix d'un groupe australien - Elke - est une petite merveille.
Rencontre avec un jeune homme plus talentueux pour composer des mélodies que pour répondre à nos questions.

Street Tease : Quand est-ce que les choses sérieuses ont commencé pour toi ?
Broke One : Ma première approche de la production musicale a eu lieu quand j’avais 15 ans grâce à un vieux logiciel, FastTracker 2. Mon frère qui était DJ me l'avait prêté, il a largement contribué à ma découverte du son house et de la musique en général. Ma première production était un son UK/Garage. J'ai pas mal évolué depuis vers la French House.
Tu as un univers bien à toi, peux-tu me le définir en quelques mots ?
J’essaye de créer une atmosphère très 80' dans mes compositions et mes remixes tout en mêlant des sons d'aujourd'hui et les nouvelles technologies. Je pense juste que l’important est de créer quelque chose qui a le pouvoir de faire bouger le cul des gens.
Quelles sont tes influences ou les personnes qui t'inspirent ?
Je suis définitivement influencé par les musiques d’ordinateur, les musiques de jeux vidéos, et par mon frère qui a toujours joué de la house. Ce n'est pas ce qu'on entend en premier dans ma musique et c'est pas très original de le dire mais les albums qui ont le plus influencé mon style sont des classiques house comme le Fat Of The Land de Prodigy ou Homework de Daft Punk.

"J'ai conscience que si je souhaite exporter ma musique, me faire connaitre à une plus grande échelle, être posté sur des blogs ne me suffira pas, il va falloir sortir de ce trou à rats."

As-tu d’autres projets mis à part des remixes ?
Je bosse en ce moment sur mon deuxième EP, il contiendra normalement 8 titres et j'espère l'achever le plus rapidement possible, il est presque terminé, je suis hyper impatient. Mais ce n'est pas trop mon fort de me projeter dans l'avenir, d'anticiper les choses, je n'ai pas de date précise pour la release. Reste connecté, tu verras !
Qu’est ce que tu penses de tout ce buzz autour de l’Italie en ce moment ?
Les italiens ont le vent en poupe en ce moment. Les Crookers, les Bloody Beetroots et d’autres l’ont compris et ils exportent leur talent dans le monde entier. C'est bénéfique pour toute la scène italienne dont on parlait à peine il y a ne serait-ce que 2 ans, ça crée une dynamique et ça donne envie à plein de kids comme moi de progresser, la motivation vient naturellement. Maintenant, je trouve que les choses bougent vite, au quotidien, et que tout cela évolue à une vitesse folle. J'ai l'ambition de composer de la musique qui ne soit pas jetable, que l'on oublie pas 5 minutes après l'avoir écoutée. Tout ce qu’on peut faire c’est attendre, écouter et s'inspirer, ou pas. (rires)
On parle beaucoup des artistes italiens mais qu'en est-il des club de l'autre côté des Alpes ?
Pour ma part, je ne joue que dans les club, peu nombreux, de ma ville (Lecco, une petite ville du Nord de l'Italie ndlr), les retours sont plutôt positifs mais c'est compliqué car la Lombardie n'est pas réputée pour le nightclubbing, c'est une région assez conservatrice au niveau des idées politiques, ce n'est pas la priorité des gens que de faire évoluer ce secteur. J'ai conscience que si je souhaite exporter ma musique, se faire connaître à une plus grande échelle, être posté sur des blogs ne me suffira pas, il va falloir sortir de ce trou à rats. (rires)

Auteur : Maxime Lecerf
Photos : Droits Réservés

myspace.com/brokeone